La fessée : ces conséquences négatives chez l’enfant

La fessée est de moins en moins pratiquée aujourd’hui dans l’éducation ou la correction des enfants. Selon des croyances éducatives traditionnelles, elle n’aurait pas de répercussions négatives chez ces derniers. Les adeptes de cette pratique la justifient en affirmant qu’ils ont bien mérité d’avoir été corrigés avec cette méthode et que c’est ce qui leur a permis de revenir sur le droit chemin. Pourtant, considérée désormais comme un acte de châtiment corporel, la fessée engendre bel et bien des conséquences néfastes. Quelles sont-elles ? Lisez cet article et vous en saurez davantage sur les répercussions négatives de la fessée chez l’enfant.

Pourquoi certains donnent-ils encore des fessés à leurs enfants ?

Les avis sont partagés sur les bienfaits ou les conséquences néfastes de la fessée. Ses fervents adeptes, certes de moins en moins nombreux, affirment que les coups qu’ils ont encaissés durant leur enfance leur ont permis de retourner sur le chemin de la droiture. Ils ajoutent que ces coups ne les ont pas tués, qu’ils n’ont pas provoqué de traumatisme chez eux et que c’est pour leur bien que leurs parents les ont donnés. C’est pour cette raison que bon nombre d’entre eux n’hésitent pas à corriger leurs enfants avec la fessée. Ils disent également que c’est ce genre de correction que certains enfants méritent, car ces derniers n’en font qu’à leurs têtes et veulent tester les limites de leurs parents.

Les conséquences négatives de la fessée chez l’enfant

Dysfonctionnement du système émotionnel

Vue d’un autre angle, la fessée qui est une forme de violence éducative ordinaire (VEO) n’éduque pas. Elle engendre plutôt des blocages émotionnels chez l’enfant. En effet, un enfant qui subit la VEO a tendance à se couper de ses émotions et du monde dans son for intérieur. Il apprend la manière de désactiver son système émotionnel.

Il lui sera alors impossible de faire confiance à ce qu’il ressent, car on l’aura dit que ce n’est pas la peine de pleurer pour une si petite chose, qu’il ne ressent pas de douleur alors qu’il vient de tomber, qu’il ne peut pas avoir envie de sucrerie, etc.

En conséquence, l’enfant est déboussolé. Il ne parvient plus à capter les signaux d’alerte qui lui servent pourtant de repère dans la vie. Si on inculque à l’enfant le principe selon lequel les émotions ne sont pas importantes et qu’il doit de l’obéissance inconditionnelle aux adultes, il aura tendance à ignorer ses intuitions. Il ignorera également ses résistances intérieures et profondes lorsqu’il se trouve dans une situation dangereuse et que l’adulte n’est pas auprès de lui.

L’enfant perçoit la violence comme un modèle de relation sain

Qu’elle soit physique ou verbale, la violence à l’instar de la fessée subie par un enfant est perçue et enregistrée par ce dernier comme une bonne manière d’agir. Il se dit que c’est ce qu’il y a de mieux à faire étant donné que ce sont les parents qui le lui font subir. L’enfant a tendance à positiver la violence en se convaincant que ces parents ne lui font pas du mal et que cette violence lui est bénéfique. Ce serait blessant pour lui de réaliser que ceux qui lui ont donné la vie peuvent lui faire du mal et représentent un danger pour lui.

Lorsque l’enfant aura accumulé trop de stress, il est obligé de s’en défaire. Pour cela, il va tout lâcher sur quelqu’un de plus faible que lui, et non sur ses parents qui lui font peur.

Les conséquences dans la vie adulte

Les situations d’impuissance ou de danger auxquelles l’enfant a été confronté sont susceptibles de resurgir dans le présent de l’adulte. Un enfant qui a été mainte fois corrigé avec la fessée peut ressentir un certain traumatisme lorsqu’il ressasse son passé. Un enfant dont les parents ont martelé avec acharnement que c’est un délit de leur répondre aura tendance à être sidéré lorsqu’il fait face à des intimidations.

Par ailleurs, lorsque nous sommes devenus adultes et que nous faisons une crise de violence, nous pouvons faire preuve de la même méchanceté que les adultes de notre entourage nous ont fait subir lorsque nous étions enfants. Chaque faux pas de l’autre (époux(se), enfants, collègues, etc.) est une occasion pour nous déballer sur lui/elle/eux tout ce que nous avons accumulé dans le passé.

Une célèbre psychothérapeute a affirmé que plus notre capacité à s’énerver contre nos enfants est importante, plus nous nous sommes sentis en danger et dominé par la peur en compagnie de nos parents ou de l’adulte en charge de notre éducation durant notre enfance. Pour ne pas ternir l’image de la VEO, on va tout simplement dire que cette violence est une preuve d’amour et fait partie de la nécessité de l’éducation. C’est ainsi qu’on justifie l’application de l’EVO.

L’individu perd ses repères innés

Il existe 3 repères indispensables pour vivre une vie équilibrée. Leur existence en nous est compromise par l’éducation violente ordinaire comme la fessée. Ce sont le besoin d’acharnement, l’imitation et la sauvegarde.

Le besoin d’attachement est un besoin naturel chez l’humain. Il cherche tout au long de sa vie la proximité d’un adulte pour avoir de l’assurance et du soutien. Lorsque ce besoin est satisfait, il perçoit sa relation avec les autres avec plus de positivités et il gagne en estime de soi.

La sauvegarde quant à elle fait allusion au fait que l’humain a 3 manières de réagir lorsqu’il fait face à une situation dangereuse : s’immobiliser, fuir ou attaquer. Ce sont des réactions de survie engendrées par la sécrétion d’adrénaline et de cortisol dans l’organisme. Un enfant qui reçoit des fessées ne peut ni fuir ni répliquer. De ce fait, les hormones sécrétées par son organisme sont inutiles si bien qu’elles vont agresser son organisme.

Pour l’imitation, on parle de la faculté du cerveau qui, grâce à l’activation des neurones miroirs, reproduit l’action que nous regardons. Ainsi, quand un enfant voit tout le temps des scènes où ses parents lui tapent dessus, les neurones miroir dans son cerveau s’activent. C’est pour cette raison qu’on dit que taper un enfant, c’est avant tout l’apprendre à taper.

Une société dominée par la violence et l’antipathie

L’enfant est de nature bonne, mais lorsqu’il est humilié tout le temps, puni, violenté ou isolé, sa bonne nature se dégrade. À l’âge adulte, il a du mal à trouver son équilibre dans la société en manquant d’affirmation de lui-même, ou en étant violent envers les autres, ou bien en souffrant de problèmes psychosomatiques, ou pires : en devenant un individu perturbé ou un criminel.

La fessée et autre forme de violence éducative ordinaire engendrent d’importants handicaps relationnels qui nous bloquent lorsque nous devons nous défendre avec dignité. Elles peuvent aussi nous empêcher de garder notre sang-froid ou de nous montrer affectueux envers les autres.

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