Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) sont un ensemble de techniques visant à aider une personne à surmonter certains de ses troubles comportementaux. Ce type de thérapie a été développé depuis plusieurs décennies et la rigueur scientifique dont il fait preuve lui permet dans de nombreux cas d’être efficace.
Qu’est-ce que la Thérapie Cognitivo-Comportementale ?
Une thérapie congnitivo-comportementale est en fait un rapprochement entre la thérapie comportementale et la thérapie cognitive. À une certaine époque, la thérapie comportementale permettait d’analyser les comportements d’une personne en vue de connaitre les stimuli qui les conditionnent.
Le thérapeute agissait alors sur ces stimuli pour reconditionner les comportements du patient. Cette approche s’est enrichie en prenant en considération les émotions et les pensées à l’aide d’une thérapie cognitive. C’est ainsi qu’est née la thérapie comportementale et cognitive (TCC). Ce type de thérapie fonctionne en respectant diverses démarches scientifiques selon les théories de l’apprentissage.
Selon la manière dont elle a été conditionnée, un individu peut développer des comportements à adopter en chaque situation. Ces comportements peuvent pourtant nuire à l’individu de différentes manières, sur le plan personnel et social. L’objectif de la thérapie cognitivo-comportementale est alors d’aider à apprendre de nouveaux comportements qui permettent de mieux vivre et de s’adapter à son environnement.
Quand faire appel à la TCC
Les troubles qui peuvent être aidés à l’aide de la thérapie cognitivo-comportementale sont variés. Les personnes souffrantes de troubles anxieux, trouble obsessionnel compulsif (TOC), stress et même de troubles sexuels peuvent faire appel à la TCC.
La boulimie est un exemple de trouble pouvant être résolu avec la thérapie cognitivo-comportementale. En effet, une personne boulimique va développer l’habitude de manger lorsqu’elle est confrontée à des difficultés émotionnelles. Cela peut induire une prise de poids importante et pousser le sujet à développer d’autres troubles comportementaux.
Afin d’aider le patient à surmonter ses difficultés, le professionnel en charge de la thérapie va l’aider à adopter de nouveaux comportements. Le patient devra être motivé et doit être encouragé à changer les profondes croyances qui lui sont néfastes.
Pour suivre une thérapie comportementale et cognitive, il est possible de consulter un psychiatre ou un psychologue ayant suivi une formation spécifique. Afin d’être certain de consulter un professionnel qui maitrise ce sujet, vous pouvez consulter l’annuaire des membres de l’association française de thérapies comportementales et cognitives. Lorsque la thérapie est offerte par un psychiatre, elle peut être remboursée par la sécurité sociale.
Comment se déroule une séance ?
Une thérapie cognitivo-comportementale ne s’étend pas sur plus d’un an. En général, les séances sont réparties entre 8 et 12 semaines. En thérapie individuelle, une séance peut durer entre 30 minutes et 1 heure. Par ailleurs, les séances sont dites « actives » puisqu’elles nécessitent l’implication du thérapeute et du patient. Le patient devra notamment effectuer les exercices même en dehors des séances.
Lors de la première séance, le patient va partager les difficultés qu’il rencontre aux quotidiens et son envie de changer. Le thérapeute devra analyser les problèmes évoqués par le patient et déterminer s’il peut l’aider à atteindre ses objectifs. En effet, la thérapie congitivo-comportementale peut comporter quelques contre-indications. La TCC ne peut notamment pas fonctionner contre un mal-être qui n’est pas clairement défini.
Après la première séance, le thérapeute va chercher à comprendre plus en profondeur les cognitions et les comportements du patient au quotidien. Il peut par exemple lui demander à quoi il pense lorsqu’il part au travail, lorsqu’il prend son petit-déjeuner, etc. Le but est de déterminer les situations qui sont angoissantes pour le patient.
Une fois que le thérapeute a une idée assez précise des problèmes à surmonter, après trois ou quatre séances, le véritable travail va enfin commencer. Il va notamment établir avec le patient une liste d’objectifs que ce dernier devra atteindre. Il ne s’agira notamment de tâches que le patient devra effectuer en dehors des séances. Selon les difficultés qu’il rencontre, le thérapeute peut par exemple lui demander de prendre la parole dans une discussion en groupe, se rendre dans un lieu très fréquenté, etc. Par la suite, les séances vont surtout servir à aider le patient à progressivement changer ses mauvaises habitudes.
Lors des séances, durant les exercices proposés par le thérapeute, ce dernier aura besoin d’interagir avec le patient. Il peut poser des questions afin de mieux comprendre le point de vue de patient et lui demander de faire des ajustements. Les exercices à effectuer durant chaque séance peuvent par ailleurs changer afin d’aider le patient à évoluer.
Il faut malgré tout noter que le succès d’une thérapie cognitivo-comportementale n’est pas toujours garanti. Si le courant ne passe pas bien avec le thérapeute ou si le patient n’est pas suffisamment motivé, il n’y aura aucun changement à espérer.
Quelles sont les méthodes employées par le thérapeute ?
En thérapie cognitivo-comportementale, il existe de nombreuses méthodes parmi lesquelles le thérapeute pourra choisir selon les difficultés rencontrées par le patient. Parmi les méthodes possibles, il y a par exemple la désensibilisation de Wolpe, efficace pour les troubles tels que la phobie. Le patient sera dans un premier temps amené à se relaxer afin qu’il puisse évoquer les stimuli qui provoquent le trouble chez lui.
Après avoir déterminé tous les stimuli anxiogènes, le thérapeute va demander au patient de se représenter d’abord le stimulus qui provoque chez lui un niveau d’anxiété plus abordable. Lorsque le patient aura surmonté ce stimulus, il sera encouragé à en surmonter un autre un peu plus anxiogène jusqu’à ce qu’il ait abordé tous les stimuli listés.
L’utilisation de jeux de rôle est également fréquente lors d’une thérapie cognitivo-comportementale. C’est une manière d’aider le patient à être plus conscient de la manière dont il interagit avec son entourage. Pour cela, le thérapeute va demander au patient de jouer son propre rôle.
Et enfin, pour les personnes souffrantes de TOC, le thérapeute peut faire appel à une exposition avec prévention de la réponse. C’est une méthode qui consiste à exposer le patient à un stimulus anxiogène et à l’inciter à choisir un comportement autre que celui auquel il est habitué.
Étant donné que ce changement de comportement peut être difficile pour le patient, le thérapeute va le guider pour qu’il puisse atteindre cet objectif. Le but des séances est de pousser le patient à réussir aujourd’hui ce qu’il croit avoir raté hier.