Divorce des parents : comment les enfants le vivent-ils ?

Les enfants sont les premières victimes du divorce des parents. Fruits d’une union qui n’a pas su résister dans le temps, ils sont la preuve vivante qu’un couple a existé jadis. Si dans la plupart des cas, les enfants sont les représentants en positifs témoignant la réussite du couple, ils sont malheureusement dans certains cas les représentants en négatifs du couple divorcé. C’est pour cette raison qu’il est toujours très difficile pour les enfants de vivre la séparation ou le divorce de leurs parents mêmes si leurs entourages les soutiennent énormément. Voyons plus en détail dans cet article comment les enfants vivent le divorce de leurs parents.

Ceux qui vivent plus mal le divorce des parents ?

Voici les résultats de recherches que deux sociologues ont menées aux États-Unis : « les enfants dont les parents ne se cachent pas lorsqu’ils se disputent sont davantage stables sur le plan psychologique et social après le divorce par rapport aux enfants des couples qui montrent peu de signes extérieurs de désaccords. »

Selon eux, les enfants dont les parents sont en conflit permanent perçoivent la séparation ou le divorce comme une fin souhaitée d’une histoire familiale dramatique et défaillante. En revanche, les enfants des couples qui paraissent n’avoir que peu de conflits en apparence ont tendance à considérer la séparation ou le divorce comme un drame personnel qu’ils vivent très difficilement tant psychologiquement que socialement. Plus tard, ils deviendront des adultes qui auront des difficultés à vivre de meilleures relations intimes.

Les plus à risque sont les enfants qui, extérieurement, ne semblent  pas s’inquiéter ou souffrir suite au divorce des parents. En vérité, ils se sentent coupables et anxieux intérieurement, mais ils dissimulent ces sentiments sous des dénégations ou en prétextant tout un tas d’autres raisons.

Ce que les enfants perdent à cause du divorce

Les enfants perdent énormément de choses à cause de la séparation ou du divorce des parents. Ils ne se sentent plus en sécurité sur le plan affectif et peuvent dans certains cas avoir le syndrome d’abandon, surtout à l’égard du parent qui quitte le foyer conjugal. Ils perdent la tendresse de leurs parents. Eux qui furent jadis toujours disponibles autour d’eux avec beaucoup d’admiration et heureux de partager le bonheur d’être en famille. De plus, à cause de l’image préjudiciable du divorce, les enfants perdent toutes possibilités de s’identifier à leurs parents. Ils ne peuvent plus exprimer leurs désirs à l’égard d’eux. La notion d’homme modèle, de femme modèle ou de couple modèle est devenue ambiguë pour eux. Les enfants perdent également leurs repères dans l’espace et dans le temps. Cela les impacte physiquement et affectivement.

Ce que les enfants éprouvent et les troubles qu’ils manifestent après un divorce

Les enfants ont naturellement honte du divorce des parents. Ils vivent cette situation comme une imperfection qu’ils doivent dissimuler quand bien même tout le monde autour est au courant pour le divorce. Ils se culpabilisent en se disant qu’ils sont à l’origine de celui-ci. Ils éprouvent également une certaine colère, car ils se sentent perturbés par cette situation conflictuelle qui entrave leur épanouissement. Cette colère se manifeste souvent de manière indirecte par un mal-être provisoire.Ils ont aussi la nostalgie d’une époque où tout allait pour le mieux dans leur famille et ils entretiennent l’espoir d’une réconciliation de leurs parents même s’ils savent que cela ne peut plus se faire.

Côtés troubles, ces enfants sont sujets aux troubles de l’humeur et du comportement. Ils se comportent comme des dépressifs ou manifestent un trouble psychiatrique de l’humeur de type hypomanie qui dissimule la dépression. En matière de scolarité, ils ont beaucoup de difficulté. Ils apprennent moins bien que les autres enfants et ils ont souvent des difficultés relationnelles. Ils présentent également des troubles du sommeil qui se caractérisent par des insomnies et des cauchemars ainsi que des manifestations psychosomatiques diverses (boulimie, réactions cutanées, troubles de la digestion, etc.)Ces troubles sont un moyen pour le corps de l’enfant d’exprimer des sentiments qui ne sont pas extériorisés avec des mots.

D’une manière générale,la réaction de l’enfant face au divorce des parents est différente selon son âge et son stade de développement. Prenons le cas du nourrisson et de l’enfant entre 2 à 3 ans.

Comment le nourrisson vit-il le divorce ?

L’enfant est à un stade où il est encore difficile de représenter avec certitude les répercussions du divorce des parents. Toutefois, il peut y avoir un renforcement de la relation entre lui et sa mère au détriment de sa relation affective avec son père, du fait de l’absence physique de ce dernier. L’enfant peut ainsi développer un sentiment d’abandon.À défaut de présence, l’enfant s’accommode progressivement à la situation.

D’autre part, le nourrisson est un être sensible à l’état psychique de ses parents comme leur peur, leur déception, leur dépression, etc. Il perçoit les perturbations liées à la disponibilité de ses parents pour lui, mais il ne peut ni comprendre le trouble ni lui attribuer un sens. Il peut tout simplement s’agiter ou devenir agressif. Au fur et à mesure qu’il acquiert la parole, il pourra davantage exprimer ce qu’il ressent.

Comment l’enfant entre 2 et 3 ans vit il le divorce ?

Le divorce des parents est vécu difficilement par les enfants appartenant à cette tranche d’âge. Ils peuvent avoir un sentiment de colère et présenter une régression de leur maîtrise corporelle. Ils peuvent aussi manifester des troubles du sommeil et de l’alimentation ainsi que de la tristesse et des symptômes somatiques.

L’enfant présente déjà à son âge l’angoisse de la séparation avec l’objet de son amour quand bien même il n’y a pas séparation d’avec sa mère. Pour lui, c’est une manière de réagir face au changement de la façon dont sa mère prend soin de lui, un changement qui est causé par les problèmes du couple. À son insu, la mère a tendance à reporter sa rancœur et ses émotions sur le lien qui l’attache à son enfant. De ce fait, ce dernier se sent abandonné et menacé et il se culpabilise à sa manière en reportant sur lui le nœud du problème de ses parents.

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