On entend fréquemment parler d’abus sexuel dans les médias d’aujourd’hui. En recrudescence, ce sujet alimente de nombreux débats au cœur de la société, car il touche aussi bien de simples citoyens que des personnalités de haut rang. Les psys sont parmi les premiers à ressentir cette recrudescence étant donné que de nombreuses victimes femmes et hommes viennent leur confier leur frustration. Pourtant, notre société a tendance à minimiser, voire ignorer l’importance de ce problème. De plus, les solutions proposées pour venir en aide aux victimes ne sont guère satisfaisantes. Afin de vous aider à comprendre ce qu’est l’abus sexuel, lisez cet article, car vous y trouverez sa définition, les caractéristiques de ses victimes ainsi que les mesures préventives à adopter.
Qu’est-ce que l’abus sexuel ?
On parle d’abus sexuel pour évoquer toute forme de contrainte ou de contact physique impliquant l’utilisation de personnes de tous âges à des fins de stimulation sexuelle. Les contraintes peuvent être d’ordre verbal, visuel ou psychologique. On a affaire à une contrainte verbale lorsqu’il y a sollicitation sexuelle directe, utilisation de termes sexuels, insinuation ou encore une forme de séduction subtile, et ce, envers une personne qui ne souhaite pas les entendre.
La contrainte visuelle quant à elle rassemble tout ce qui est utilisation de support pornographique, des regards figes sur des parties spécifiques du corps, se déshabiller ou se montrer sans habit, ou encore pratiquer l’acte sexuel sans se cacher. Ici également, sans que la personne le souhaite.
Pour la contrainte psychologique, elle évoque le fait de violer la limite entre le relationnel et le sexuel. C’est par exemple le cas lorsqu’un parent a un intérêt démesuré pour la sexualité de sa progéniture.
Quant au contact physique, il y a ce que l’on qualifie d’assez grave comme le baiser, l’attouchement sexuel réalisé avec force ou non à travers l’habit, et ce, qu’il y ait pression psychologique ou non. Il a ensuite ce que l’on qualifie de grave comme les attouchements ou les pénétrations manuelles, le fait de simuler une relation sexuelle, ainsi que tout ce qui est contact génital, et ce, qu’il y ait violence physique ou non. Puis, il y a les très graves dont toutes les formes de viol perpétré avec la force ou non.
Caractéristiques de la victime
La plupart des victimes ont beaucoup de difficulté à parler de l’abus sexuel. Souvent, c’est un état dépressif ou des troubles de la sexualité qui les pousseront à faire resurgir ce passé pour enfin en parler. C’est déjà en soi une première victoire. Toujours est-il que réaliser avoir été abusée peut être douloureux pour une victime. Cette dernière se culpabilise dans son for intérieur en se disant : « N’aurais-je pas finalement une part de responsabilité sur ce qui m’est arrivé ? », « N’aurais-je pas pu l’éviter ? », « Si vous étiez à ma place, auriez-vous pu résister ? Auriez-vous pu vous débattre ou vous enfuir ? »
Lorsqu’elle est devenue adulte, la personne abusée sexuellement durant son enfance se culpabilise parce qu’elle regarde son passé avec les yeux d’une personne avertie. Pourtant, à cette époque, elle n’avait pas encore les moyens de s’en protéger.
Aussi, c’est à prix fort que la majorité des victimes payent leur mésaventure à chaque fois qu’ils repensent à ce qu’ils ont vécu dans le passé. En essayant de tourner le dos à ce passé, ils sont tout de même parvenus à créer un certain équilibre avec leurs entourages. Or, décider de dévoiler la vérité risque de compromettre cet équilibre.
L’abus sexuel laisse également des marques importantes sur la victime. Cette dernière se sent souillée au point d’avoir tendance à se mettre à l’abri du regard des autres. Autrement dit, elle ressent une profonde honte qui rassemble colère rejet et peur non exprimée qu’elle éprouve pour celui qui l’a abusé. Cette honte est due au fait que la victime se culpabilise en se disant que sa souillure persistera à vie.
Prévention contre un abus sexuel
Les mesures préventives contre un bus sexuel doivent être appliquées au sein de la famille, notamment chez les enfants, car c’est de là qu’émanent la plupart des victimes. Le parent a pour rôle d’inculquer à son enfant des connaissances et des habiletés qui vont grandement aider ce dernier lorsqu’il se trouve en position de vulnérabilité. Il lui apprend notamment à bien se connaitre, à se prendre soin et avoir une estime de soi, à avoir confiance en lui-même et à se respecter, à extérioriser ce qu’il ressent et à établir la communication avec son entourage. L’enfant doit savoir tout ce qu’il doit savoir sur la sexualité à son âge.
Dans le milieu scolaire, notamment en préscolaire et primaire, il existe des programmes de prévention qui apprennent aux enfants les touchers permis et interdits et qu’ils ont le droit de refuser d’être approché par un individu (même s’il s’agit d’une connaissance) s’ils éprouvent de la peur et de l’inconfort. Ces programmes leur apprennent aussi à savoir ce que sont les situations potentiellement dangereuses et reconnaitre les personnes dignes de confiance.
Il existe également des messages que l’on doit transmettre à l’enfant comme l’interdiction de jeux ou des mouvements à caractères sexuels entre enfant et adulte ou adolescent. Il faut dire à l’enfant : « Si une personne insiste pour te caresser, te chatouiller ou te donner des baisers, ou bien qu’elle te force à t’en donner en disant qu’elle va te récompenser avec des cadeaux, tient-toi à l’écart d’elle », « Si une personne te réclame une chose que tu juges mauvaise pour toi, il faut que tu en parles à une autre personne », etc.
Par ailleurs, comme internet fait désormais partie du quotidien de beaucoup d’enfants, il convient de les protéger des dangers qu’il peut représenter. Pour cela, il est recommandé de mettre l’ordinateur dans un lieu commun et ne pas laisser les enfants y toucher sans surveillance. Si possible, apprenez-leur comment fonctionne un ordinateur et comment naviguer sur internet. Cependant, il convient d’installer des programmes informatiques de contrôle parental pour empêcher les enfants d’accéder à des sites de discussions ou des sites inappropriés à leur âge. Enfin, il faut encourager les enfants à parler de ce qu’ils découvrent sur internet, de la même manière que les parents les encouragent à parler de leurs amis et de ce qu’ils font dans le monde réel.