Très agité à longueur de journée, débordant d’énergie, éprouvant des difficultés à bien articuler les mots en parlant, l’enfant hyperactif semble ne jamais connaitre le repos. Il se fait parfois traiter d’élément perturbateur et accumule les préjugés. Pourtant, beaucoup ignorent que derrière cette hyperactivité se cache un mal connu sous le nom de Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H). Quels sont les signes de ce mal ? Comment peut-on reconnaitre un enfant hyperactif et de quelle manière peut-on l’aider ? Retrouvez les réponses dans cet article.
Les signes de l’hyperactivité de l’enfant : Impulsivité, agitation et inattention
5 % des enfants âgés de 6 à 10 ans dans le monde, à majorité des garçons, sont atteint du Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H). L’enfant hyperactif qui en souffre s’agite tout le temps. Ce dernier commence généralement à se comporter ainsi vers ses trois ans, c’est-à-dire au tout début de sa scolarité. Notons toutefois que cette forte agitation peut se manifester naturellement chez un enfant et disparaitre lorsqu’il a atteint 6 ans. Passé cet âge, si l’hyperactivité demeure, il a fort à croire que le mal est plus enraciné et que l’on peut suspecter un TDA/H.
À l’école, l’enfant hyper actif est reconnaissable à son manque d’attention. Il est tout le temps distrait et peine à se concentrer. Il ne prête pas attention à ce que l’instituteur lui dit. Il ne suit pas les règles et les consignes en classe. Il égare souvent ses affaires et il ne se préoccupe de rien. Dans ces conditions, l’agitation n’est plus un simple trait de caractère, mais un réel problème. L’enfant hyperactif ne parvient pas à canaliser son énergie débordante. Tel un ressort qui a du mal à se stabiliser, il bouge constamment ses mains et ses pieds. Tantôt il se lève, tantôt il s’assoit, tantôt il grimpe. Parfois, lorsqu’il parle, il articule très rapidement.
Outre l’agitation et l’inattention, l’enfant hyperactif se distingue aussi par son impulsivité. Il passe à l’action avant la réflexion. Par exemple, lorsqu’on lui pose une question, il n’attend pas la fin de celle-ci avant d’y répondre. Quand on lui dit d’attendre son tour, il fait preuve d’une grande impatience. De plus, il veut constamment s’imposer et n’hésite pas à perturber ou interrompre les autres pour parvenir à ses fins.
Diagnostiquer un enfant hyperactif
Lorsque l’enfant ne présente qu’un symptôme du TDA/H, on ne peut pas systématiquement en déduire qu’il s’agit d’un enfant hyperactif. Un enfant peut être débordant d’énergie sans souffrir du TDA/H. Il peut avoir la tête ailleurs sans que l’on puisse affirmer qu’il s’agisse d’un manque d’attention. Il peut parfois manifester de l’impatiente. Or, tous les enfants peuvent se comporter ainsi. Pour reconnaitre le TDA/H, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Les signes doivent se manifester dans au moins deux milieux différents (à la maison, en classe, dans les endroits où ont lieu les activités extrascolaires, etc.).
- Les parents ont remarqué les premiers symptômes avant les 7 ans de l’enfant.
- L’enfant ne souffre pas d’autisme, de schizophrénie ou d’autres maladies de même type.
- Les symptômes ne sont pas dus à des troubles psychologiques ou de santé (déficit de vision ou d’audition, retard de développement mental, difficulté au sein de la famille, etc.
La présence et l’intensité des symptômes peuvent différer d’un enfant hyperactif à l’autre. De ce fait, seul un expert en TDA/H comme un neurologue ou un pédopsychiatre est à même d’établir un diagnostic très précis et fiable. Pour réaliser son bilan, le spécialiste observe l’enfant en réalisant une série d’examens. Puis, il questionne les parents ou les adultes interagissant avec l’enfant pour décrocher un maximum d’information. La famille et ses instituteurs sont invités à répondre à des questionnaires spécifiques permettant d’évaluer l’ampleur des signes de l’hyperactivité. Enfin, l’expert réalise un bilan somatique pour déceler de possibles problèmes en parallèle comme une dyslexie, une épilepsie, etc.
Aider un enfant à vivre avec son hyperactivité
Pour le moment, on ne peut pas encore guérir du TDA/H. Les spécialistes se contentent d’aider l’enfant hyperactif à se canaliser et à vivre avec son hyperactivité. Aujourd’hui, il existe de nombreux traitements symptomatiques visant à atténuer les répercussions des syptômes. En général, c’est le pédopsychiatre qui assure la prise en charge du cas de l’enfant. Son rôle consiste à réaliser un diagnostic définitif et à prescrire les médicaments nécessaires. Dans les démarches, il bénéficie de l’assistance d’autres experts comme des orthophonistes, des psychologues ou des psychomotriciens, etc. La prise en charge réside en deux axes différents. D’une part, il y a l’axe psychoéducatif consistant à adapter le milieu dans lequel l’enfant vit quotidiennement à son état. D’autre part, il y a l’axe médicamenteux. Celui-ci concerne les enfants hyperactifs présentant des symptômes trop importants qui dérangent la vie scolaire ou sociale.
Avec l’axe psychoéducatif, les parents ou la famille bénéficient d’un accompagnement qui les aide à une meilleure compréhension de l’enfant, de son trouble et de ses symptômes. La prise en charge est assurée par des psychologues ou des éducateurs. Leur mission est de soutenir les parents et la famille en mettant en œuvre de stratégies d’encouragements, en facilitant l’organisation des tâches au quotidien, etc. L’enfant peut bénéficier de l’aide d’une assistante de vie scolaire [AVS]. Celle-ci propose un accompagnement scolaire comprenant un encadrement personnalisé qui lui permet une meilleure appréhension.
Par ailleurs, un grand nombre d’enfants hyperactifs présentent des syndromes coexistant au TAD/H, comme la dyslexie ou la dysorthographie [troubles de l’apprentissage du langage écrit], à tel point qu’ils doivent être rééduqués par un orthophoniste. D’autres enfants hyperactifs quant à eux présentent des troubles de motricité et de coordination nécessitant l’aide d’un psychomotricien. Cependant, il faut faire attention à ne pas surcharger ou lasser l’enfant avec un trop grand nombre d’interventions [AVS, l’orthophonie, la psychothérapie]. Il faut établir les priorités. Par exemple, la psychothérapie n’est recommandée que lorsque l’enfant présente une anxiété importante, il a la morale très basse et il a une très mauvaise estime de lui-même.
Même si le TDA/H ne se guérit pas encore, un enfant hyperactif qui a appris apprivoiser son syndrome a toutes les chances de devenir un adulte heureux et non exclu de la société.