Comme les psychologues et les psychothérapeutes, les neuropsychologues sont des professionnels spécialisés en santé mentale et en relation d’aides. Toutefois, leur champ de compétence est tout à fait différent. À défaut de bien connaitre ces différentes spécialités, beaucoup de gens ont tendance à les confondre. C’est pour éviter toute cette confusion que l’on va parler du neuropsychologue dans cet article. Quel est son rôle et qu’est-ce qui le diffère la neuropsychologie des autres pratiques ?
Le neuropsychologue et son rôle
Le neuropsychologue est un professionnel de la santé qui a suivi des études universitaires de 5 ans en se spécialisant dans le domaine de la neuropsychologie. C’est ce qui lui confère un titre protégé de psychologue. Il est chargé de l’établissement de la nature et l’importance des nombreux troubles affectant certaines des fonctions cérébrales. Ces troubles sont notamment ceux qui sont susceptibles de toucher la mémoire ainsi que la capacité de se concentrer ou d’être attentif. Ils appartiennent à ce qu’on appelle les troubles des fonctions cognitives. Ces troubles peuvent également toucher le comportement ou l’émotion. Ils peuvent apparaître chez un individu atteint d’un accident vasculaire cérébral ou ayant contracté une maladie psychique ou neurologique.
Notons au passage que la neuropsychologie est une branche de la psychologie. Elle a pour objet l’étude des fonctions cognitives dans leurs liens avec les différentes structures du cerveau. C’est au 19e siècle que la neuropsychologie clinique a été inventée. Un siècle plus tard, elle est devenue une discipline scientifique à part entière.
Dans le domaine de la santé mentale, diverses études ont permis de démontrer que les troubles psychiatriques sont susceptibles d’engendrer des difficultés cognitives. C’est le cas lorsqu’un individu est dépressif. Sa mémoire est moins performante et, dans la plupart des cas, il a tendance à se focaliser sur ses mauvais souvenirs. Il y a aussi l’anxiété qui peut rendre l’individu moins performant à la concentration, surtout quand il rumine en ressassant en boucle les mêmes idées. Dans le cas d’autres problèmes à l’instar de la schizophrénie ou des maladies bipolaires, les malades ont souvent tendance à se plaindre de leur mémoire, de leur capacité d’attention ou encore de leur incapacité à s’organiser convenablement.
L’importance de ces troubles varie en fonction de la maladie mentale. Ils sont susceptibles de représenter une gêne pour les capacités de l’individu à être autonome. Ils peuvent également gêner la vie sociale et professionnelle de l’individu, voire amplifier les risques de rechute.
Ainsi, lors de l’intervention du neuropsychologue, il ne va pas se contenter de donner son diagnostic. Il va surtout solutionner le problème en proposant une prise en charge selon la problématique du patient. Son intervention se fera en plusieurs étapes.
Les étapes de l’intervention d’un neuropsychologue
Première étape : les entretiens cliniques
Ces entretiens vont permettre au neuropsychologue de comprendre comment le patient fonctionne globalement et comment il fonctionne dans sa complexité. Lors de l’entretien clinique, il instaure avec le patient une relation basée sur la confiance et l’écoute. Il évalue les difficultés qui entravent le patient en déterminant leur fréquence et la manière dont elles affectent quotidiennement ce dernier.
Deuxième étape : proposition d’une évaluation neuropsychologique
Cette étape permet au neuropsychologue de bien comprendre les difficultés cognitives qui entravent le patient. Selon les objectifs qu’elle vise, ou ce qu’elle relate, l’évaluation psychologique est propre à la problématique de chaque patient. Elle permet d’identifier et de comprendre l’origine des difficultés chez ce dernier. Parmi ces origines, citons une maladie, des facteurs externes, ou encore le fait que le patient n’a pas suffisamment confiance en lui, etc.
Troisième étape : le retour de l’évaluation
Cette étape est un moment clé de la prise en charge du patient par le neuropsychologue. En effet, c’est à ce moment-là que ce dernier discute avec son patient sur ce qui va suivre dans le suivi. Le cas du patient fera partie d’un projet thérapeutique pluridisciplinaire. Dans cette démarche pluridisciplinaire, le neuropsychologue élabore et met en œuvre un projet propre à son patient. Par exemple, dans le cas de l’enfant ou de l’adolescent, il met en lumière la façon dont le jeune fonctionne sur le plan cognitif. C’est ce qui lui permet d’identifier ce qui est à l’origine des échecs scolaires du jeune, ou de ses difficultés dans le foyer ou dans le cadre social. Cela permet également au neuropsychologue d’aider le jeune à exploiter son plein potentiel.
Des recommandations d’ordres thérapeutiques adressés aux professionnels peuvent aussi être données ainsi que divers conseils d’adaptations pédagogiques, dont des adaptations scolaires ou une réorientation. D’autre part, le neuropsychologue établit des bilans qui vont permettre chez les enfants de repérer la part que représentent les facteurs cognitifs et psychoaffectifs dans le cadre d’une problématique donnée. Une fois ce bilan établi, le neuropsychologue est à même de recommander l’organisation de séances de rééducation ou réorienter la prise en charge du patient vers d’autres patriciens comme un psychiatre, un ergothérapeute, etc.
Les autres pratiques et leur différence avec la neuropsychologie
Le psychologue
Spécialisé dans le comportement humain, il a pour objet d’étude les pensées, les attitudes ainsi que les émotions que peut ressentir l’humain. On peut aller chez le psychologue lorsqu’on fait face à des ennuis dans le cadre conjugal ou familial, ou encore lorsqu’on traverse une déprime, un état de stress perpétuel ou momentané, un sentiment de perte d’espoir ou tous ceux qui peuvent amener à la détresse psychologique.
Le rôle du psychologue est d’évaluer la nature de la problématique que le patient lui présente. Par la même occasion, il évalue la personnalité de ce dernier et sa manière de fonctionner en mode personnel et interpersonnel. C’est en procédant ainsi qu’il parvient à détecter un éventuel trouble pouvant s’agir d’une dépression, d’un trouble de la personnalité ou encore d’un trouble alimentaire ou un trouble du développement.
Le neurologue
Il ne faut pas confondre la profession de neurologue avec celle du neuropsychologue. Même si l’un comme l’autre sont des spécialistes du cerveau, ils ont des champs d’action tout à fait différents. En effet, le neuropsychologue se focalise davantage sur les manifestations comportementales tandis que le neurologue, étant un médecin spécialiste du système nerveux, s’intéresse plutôt à ce qui se passe sur le plan anatomique comme les pathologies du système nerveux ou encore la localisation de lésions se situant au niveau du cerveau.
Le psychothérapeute
La psychothérapie peut être pratiquée par les professionnels spécialisés dans les domaines suivants : la sexologie, les œuvres sociales, la psychoéducation, l’ergothérapie, etc. En parallèle avec leur formation de base, ces derniers doivent suivre une formation en psychothérapie jusqu’à l’obtention d’un permis de l’ordre des psychologues.