Estime de soi : comment le développer chez l’enfant ?

Nous accordons tous une certaine valeur de nous-mêmes. C’est l’estime de soi à ne pas confondre avec la confiance en soi. L’estime de soi prend racine dès la naissance, lorsque les parents regardent l’enfant avec amour. Ensuite, il se développe au fur et à mesure que les parents se montrent attentionnés et témoignent de l’intérêt pour l’enfant. Tout un chacun peut développer son estime de soi ou celle de ses enfants. Mais comment s’y prendre ? Lisez cet article et vous saurez les différentes manières de développer l’estime de soi des enfants.

Valoriser les tentatives, qu’elles aboutissent au succès ou à l’échec

Certaines personnes ont une telle peur d’échouer qu’elles refusent de résoudre des problèmes difficiles ou jouer à un jeu ou elles doivent affronter des adversaires. Pour les aider, on peut les encourager sur le fait qu’ils aient essayé, ce qui est bien, au lieu de centrer l’attention sur les résultats : « Continue, tu es sur la bonne voie. », « Je sais à quel point tu es intelligent, tu y arriveras le moment venu. » « Tu as cette capacité à rebondir qui t’est propre », « Tu peux le faire quand tu seras prêt. » « J’apprécie énormément la façon dont tu as résolu ce problème. » etc.

Par exemple, si l’enfant a cassé un verre, nous pouvons donner de la valeur à ce qu’il voulait faire. « Merci d’avoir voulu nous proposer ton aide, nous apprécions énormément ». Ensuite, nous devons lui montrer comment réparer la faute pour développer son estime de soi : « Sers-toi de la pelle et du balai pour ramasser les morceaux ». Nous pouvons également lui laisser trouver la solution à sa manière. Enfin, il convient de lui monter la façon d’éviter qu’une telle erreur se reproduise à l’avenir.

Protéger et non surprotéger l’enfant

Nous utilisons souvent des expressions qui démontrent nos attitudes hyperprotectrices lorsque nous nous adressons à nos enfants : « Tu vas te faire mal », « Fais attention, c’est dangereux », « tu dois faire comme ceci », etc. Nous donnons ainsi à l’enfant l’image d’un monde plein de danger qu’il vaut mieux ne jamais explorer. Nous lui faisons également douter de ses capacités à agir seul.

Si nous voulons développer l’estime de soi de nos enfants, il faut bien choisir les expressions qu’on utilise. Autant utiliser des expressions qui renseignent et qui laissent le choix : « Tu peux te faire mal en sautant d’aussi haut. Veux-tu que je t’aide à descendre ou je vais monter te rejoindre ? », ou bien des expressions qui expriment des sentiments : « J’ai peur que tu fasses des bêtises », ou encore des expressions qui donnent des consignes positives : « Appuie-toi bien sur moi », « agrippe-toi solidement à la corde ».

Les parents sont des exemples pour leurs enfants

Nous servons d’exemples à nos enfants bien plus avec nos faits et gestes plutôt qu’avec nos discours. C’est grâce aux neurones miroir que nos enfants reproduisent nos comportements. Lorsque notre cerveau cherche à identifier et comprendre le mouvement d’une autre personne, les neurones correspondant à ce mouvement s’activent même si nous ne le reproduisons pas. En effet, en voyant ou en accomplissant  un acte, ce sont les mêmes zones de notre cerveau qui s’activent.

C’est le cas lorsque nous nous mettons en colère. Le cerveau de l’enfant capte la colère et la reproduit. C’est de cette manière qu’il apprend ce comportement. Nous devons savoir que nos enfants sont nos parfaits imitateurs. Nous transmettons avant tout nos actes et nos personnalités.

Ainsi, si nous voulons par exemple que nos enfants soient à l’aise dans la société, nous devons leur servir d’exemple en discutant avec notre entourage pour mettre en valeur notre estime de soi plutôt que de s’enfermer à la maison, coupée du monde.

Écouter et prêter attention

Selon les spécialistes, nous devons consacrer au moins 10 minutes par jour à chacun de nos enfants, et ce, en exclusivité. Nous pouvons jouer avec eux, discuter des choses qu’ils aiment, leur faire des câlins, ou tout simplement les écouter. Se rendant compte que nous leur prêtons attention, nos enfants réalisent qu’ils sont importants et qu’ils passent avant toutes choses. Ils pourront ainsi valoriser l’estime de soi.

Permettre à l’enfant de jouer seul et librement

Un moment de solitude fait partie du besoin de l’enfant. Pour lui, il s’agit d’un moment pour jouer librement ou pour s’ennuyer. Nous pouvons penser que c’est du temps gaspillé inutilement. Pourtant, c’est avec le jeu de l’ennui qu’il va trouver sa voie et exercer et développer sa créativité. Sur le plan biologique, le jeu est un outil mis à disposition par la nature permettant aux jeunes mammifères d’avoir les connaissances et savoir-faire requis pour devenir des adultes.

Des études réalisées par d’éminents spécialistes en neurobiologie ont permis d’expliquer que c’est en jouant librement qu’un enfant réalise progressivement qu’il a la capacité de contrôle sur sa vie. Si nous dispensons à nos enfants de jeu libre, nous les empêchons : de réaliser que le monde n’est pas un monde de frayeur, d’être joyeux et fier de ce qu’ils sont, de faire semblant et de passer du réel à l’imaginaire, d’être proches des autres, de pratiquer l’empathie, de guérir les blessures, de développer leur faculté créative et innovante, d’émettre leurs points vus qui sont en contraste avec ceux des autres, mais aussi de développer l’estime de soi.

Répondre aux questions de l’enfant et apporter des solutions à ses complexes

Les moqueries à leurs égards sont susceptibles de porter atteinte à l’estime de soi de nos enfants (taille trop petite ou trop grande, surpoids ou manque, des boutons sur le visage, etc.). Il est impossible de s’aimer si ce que l’on entend à longueur de journée est des expressions comme «  Gros tas ! » « Tète de macaque ! » « Tronche de cake ! etc. ».

Il est essentiel de prêter nos oreilles aux doutes et aux souffrances de nos enfants. Nous dévons leurs monter qu’ils bénéficient de notre soutien et que nous les comprenons. S’il nous est arrivé de vivre les mêmes galères lorsque nous étions enfants, nous pouvons leur partager notre expérience et leur parler de la manière qui nous a permis de nous en sortir.

Dans le cas d’une importante souffrance de l’enfant, il convient de dédramatiser en s’adressant à lui avec un humour qui n’a rien à voir avec la moquerie ou l’ironie. On peut également proposer une réponse scientifique (des lentilles de contact conviendraient très bien à un enfant pour qui porter des lunettes est un supplice, consulter un nutritionniste en cas de surpoids ou avoir recours à la chirurgie pour corriger les oreilles décollées).

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