Ses fabulations sont pour lui une réalité indéniable. C’est commun chez tous les mythomanes. Il ne s’agit pas de simples mensonges, mais d’une maladie qu’il faut identifier chez la personne afin que l’on puisse au mieux l’aider. Pour en savoir davantage, penchons-nous sur le sujet en détaillant les manières de reconnaître un mythomane afin de l’éviter. Ensuite, parlons des attitudes à adopter face à l’un d’entre eux ainsi que les traitements possibles permettant de guérir cette maladie psychologique.
Reconnaître le mythomane
Mythomane et mythomanie : définitions
En psychiatrie, le mythomane désigne une personne qui ment de manière compulsive en racontant des histoires qui ne sont que de pures inventions. D’où l’on évoque le terme de fabulation. Le mythomane peut, de manière inconsciente, se réfugier dans un tissu de mensonges pour fuir une réalité qu’il a du mal à accepter. La mythomanie quant à elle provient du mot « mythos » qui veut dire « légende » auquel a été ajouté le suffixe « manie » qui évoque la « folie ». À titre de définition, la mythomanie est une sorte de réflexe maladive qui pousse un individu à mentir inconsciemment.
Le mensonge d’un mythomane est différent du simple mensonge qui consiste à rapporter une fausse information. En effet, le mythomane ment inconsciemment. Il ne réalise pas qu’il ment. De ce fait, il ne parvient plus à faire la différence entre les faits réels et imaginaires. Le mythomane vit à cent pour cent ses fabulations à tel point qu’il n’est pas évident pour nous de chercher à mesurer son degré de lucidité.
Par ailleurs, le mythomane peut vivre avec ses mensonges durant des années. Il raconte aux personnes qu’il croise qu’il mène une vie brillante, qu’il est issu d’une famille riche et qu’il s’adonne à des activités qui font rêver plus d’un. Autrement dit, le mythomane n’est pas le genre de personne qui ment pour trouver un prétexte de ne pas aller au travail. C’est plutôt le genre d’individu qui ment comme il respire. C’est ce mensonge qui lui fait vivre, c’est son oxygène, il en a besoin. Le mythomane ment dès qu’il en a l’occasion. Ce qui est surprenant, c’est le fait qu’il ment avec une telle assurance et qu’il arrive très souvent à berner les personnes avec qui il discute.
S’agit-il d’un mythomane psychotique ou pathologique ? Les causes
Pour l’heure, les causes exactes de la mythomanie sont encore difficiles à trouver. Toutefois, de nombreux psychiatres sont unanimes pour dire qu’il s’agit d’une affection psychiatrique résultant probablement de l’effet d’un choc émotionnel important qui a secoué le mythomane. Ce choc peut être la mort d’un être cher, des problèmes sentimentaux, un échec solaire ou professionnel, ou encore une maladie incurable. En conséquence, le mythomane déguerpit loin de la réalité en se réfugiant dans le mensonge.
D’autre part, à cause des nombreux faits traumatisants qui ont laissé des séquelles dans sa vie affective, le mythomane fuit la réalité sans qu’il en soit conscient. Cela démontre qu’il manque sérieusement d’affection et de confiance en lui-même. C’est pourquoi l’on évoque le terme de mythomanie pathologique étant donné que dans un cas comme celui-ci, les mensonges sont « pathologiques ».
D’un autre côté, un mythomane est qualifié de mythomane psychotique lorsqu’il donne vie à de véritables délires qui n’ont rien à voir avec la réalité. C’est le cas chez les personnes souffrant de psychose comme la schizophrénie, la phase maniaque, etc. Dans de tels cas, la mythomanie est accompagnée des signes qui caractérisent ces troubles.
Les signes révélant la mythomanie
Le mythomane ne ment pas intentionnellement, il ment en toute inconscience. Il ne parvient pas à différencier la réalité de ce qui relève de son imagination. En mentant, son objectif n’est pas vraiment de tromper son entourage, mais plutôt de leur faire accepter la réalité qui découle de son imagination afin qu’elle soit plus plausible. Il est fondamental pour lui que les autres croient à ses histoires afin que lui-même y croie.
Dans cette optique, il existe 4 sortes de mythomanes. Citons le vaniteux (celui qui se vante tout le temps), l’errant (celui qui fuit perpétuellement la vérité), la maligne (celle qui compense son complexe d’infériorité en médisant), et le pervers (celui qui fabule à des fins d’escroquerie).
Diagnostiquer la mythomanie
La mythomanie est généralement difficile à reconnaître pour deux raisons. Dans un premier temps, il faut savoir distinguer un mythomane d’un simple menteur. Ensuite, les fabulations du mythomane paraissent être si bien fondées qu’il est quasi impossible de reconnaître qu’il ne s’agit que d’un énorme bluff.
De ce fait, il est rare que le mythomane soit mis à nue. Généralement, ce sont les témoignages de l’entourage appuyé par les dires d’un psychiatre qui permettent d’établir un diagnostic fiable.
Attitude à adopter en face d’un mythomane
Lorsqu’il a été prouvé qu’il s’agit bien d’une mythomanie, l’étape suivante consiste à trouver l’attitude à adopter. Il faut dire que c’est très difficile étant donné que cela dépend en grande partie du degré de lucidité de la personne concernée.
Dans certaines situations, il est recommandé d’accepter les mensonges du mythomane. Le but en est de ne pas le blesser ou le contrarier et que sa situation ne devienne pas de mal en pire, l’évitant ainsi de s’enfermer davantage dans son monde rempli de mensonges. C’est ce qui se passe généralement chez les mythomanes psychotiques ou chez ceux qui sont peu lucides.
Si le mythomane est plutôt réceptif aux critiques, on peut entamer des actions qui visent à remettre en question ses propos, avec pour objectif : son acceptation de la réalité. Toutefois, cela doit se passer dans le total respect de ce monde imaginaire qui lui est vital.
Les traitements pour le mythomane
Il n’y a pas encore de véritable traitement de la mythomanie. Toutefois, lorsque le mythomane est pris en charge par un psychiatre, cela peut l’aider vers une diminution de sa mythomanie. Dans la plupart des cas, les patients qui en souffrent ne réalisent pas ce trouble. C’est pourquoi il est nécessaire de procéder à une analyse psychiatrique permettant de chercher les causes de la mythomanie au plus profond de l’inconscient du mythomane. Cela mène à une voie vers la guérison.
Dans le cas où le mythomane accepte finalement qu’il soit atteint de mythomanie, il convient de suivre psychologiquement le patient. En revanche, s’il s’agit d’une psychose, il peut être nécessaire de lui administrer des médicaments antipsychotiques pour mieux l’aider à accepter la réalité et d’y faire face.