Le nom syndrome de l’étudiant en médecine désigne l’autodiagnostic fait par les étudiants en médecine par rapport à ce qu’ils ont appris pendant leurs études, dans leurs propres expériences ou à l’aide de divers documents médicaux. Il est à remarquer que le syndrome n’est pas réellement une maladie en soi. C’est un ensemble de symptômes ou de signes cliniques liés à une pathologie. Plusieurs facteurs peuvent causer le syndrome de l’étudiant en médecine. L’influence des cours de sémiologie qui étudie des signes ou symptômes des maladies ou de pathologies qui étudient les mécanismes des maladies pousse les étudiants dans leurs convictions. Ils croient de manière précoce et au moindre signe clinique qu’ils sont atteints d’un trouble pathologique ou d’une maladie grave. En fait, ces étudiants ne souffrent pas d’une maladie inquiétante, mais ils sont en prise à une sorte d’anticipation mentale ou à un trouble psychique dû à une imprégnation excessive des connaissances pathologiques. La crainte de contagion éprouvée par les étudiants en médecine dans leur environnement estudiantin favorise également l’apparition de ce syndrome. Une citation dit à ce propos : « la crainte du danger est mille fois plus terrifiante que le danger lui-même ». L’investissement prolongé dans les études de médecine peut provoquer le stress qui est source de troubles physiques, psychiques et émotionnels. L’inexpérience des étudiants en phase préclinique les induit en erreur, soit par des pensées erronées ou de faux diagnostics, soit par une fausse certitude.
Le syndrome de l’étudiant en médecine et quelques notions voisines
L’hypocondrie, l’autodiagnostic rationnel et l’automédication peuvent être assimilés à tort au syndrome de l’étudiant en médecine. L’hypocondrie consiste en une inquiétude intense au sujet de son propre état sanitaire et qui, de fait, devient un trouble chronique perturbant.
L’autodiagnostic rationnel se traduit par des tests d’évaluation des troubles pathologiques appliqués sur soi-même qui pourraient être faits par expérience ou au moyen de l’intelligence artificielle.
L’automédication est le fait pour les patients de se soigner à l’aide de médicaments accessibles sans ordonnance ou sans avis médical. La différence entre ces trois pratiques et le syndrome de l’étudiant en médecine réside dans le fait que les étudiants confrontés, au début du cursus (généralement en première année d’étude), à une nouvelle réalité délirante se trouvent désorientés et se mettent facilement en erreur.
Par manque d’expérience ou de maturité, ils sont enclins à faire des suppositions ou à se référer à leurs propres cas après chaque étude clinique d’une maladie. Ainsi, plus les étudiants progressent dans le cursus médical, plus l’apparition des symptômes diminue. L’accoutumance au milieu médical et l’accroissement des connaissances des mécanismes des maladies améliorent largement la faculté d’adaptation des étudiants et amenuisent le risque de stress. Certains spécialistes avancent l’idée que le syndrome de l’étudiant en médecine peut aisément virer à l’hypocondrie.
Les caractéristiques de ce type de syndrome
Certains chercheurs du XXe siècle ont essayé de définir le syndrome de l’étudiant en médecine. Selon eux, ce syndrome peut être défini comme étant un rapprochement que l’étudiant fait entre deux réalités : les cours sur la sémiologie (sur l’étiologie ou sur la pathologie) et les signes qu’il présente dans sa vie estudiantine (ou son état de santé psychosomatique).
Les nouvelles connaissances médicales et les contraintes dans le milieu du travail peuvent constituer un choc psychologique pour l’étudiant. La confrontation de la réalité constitue une étape difficile à franchir pour ce dernier. Les connaissances des symptômes et des mécanismes de nombreuses maladies le rendent anxieux au point de devenir comme un malade imaginaire. Le terme « maladie fantôme » a été utilisé par d’autres chercheurs dans les années 60 pour désigner une maladie supposée ou qui n’est pas réelle.
Le syndrome de l’étudiant en médecine débute par le fait pour un étudiant de se faire consulter par des professeurs en médecine par crainte d’être atteint des maladies qu’il a étudiées ou qu’il est en train d’étudier. Il a un degré élevé de sensibilité et d’exagération. La maladie imaginée due à la peur de contracter les maladies étudiées est la caractéristique la plus marquée du syndrome de l’étudiant en médecine. L’autosuggestion, la supposition, la conviction personnelle, la préoccupation corporelle ainsi que la croyance facilitent l’apparition de ce syndrome.
Quelques conseils pour éviter les impacts psychologiques et physiques de ce syndrome
Un des moyens possibles pour éviter le syndrome de l’étudiant en médecine consiste à ne pas concentrer toute son attention ou toute son énergie sur l’étude des symptômes et des mécanismes des maladies. Il est préférable de mettre le focus sur le fait que les étudiants en médecine constituent un rouage du système sanitaire.
L’apport considérable de la médecine dans le domaine de la santé publique devrait également être mis en lumière. Une telle vision positive pourrait constituer une motivation. De même, il est préférable de s’intéresser plus sur la guérison ou le traitement des maladies que sur la manifestation ou sur les conséquences indésirables de celles-ci.
Les professeurs devraient, dès la première année d’étude de médecine ou pendant la phase préclinique, faire part de leurs expériences dans le milieu médical au profit de leurs étudiants. Ils peuvent montrer à leurs étudiants comment garder une personnalité inébranlable tout au long du cursus médical. Mais également, le fait de parler à leurs étudiants en première année concernant les facteurs de risque de troubles psychosomatiques liés aux études de médecine, surtout les cours de sémiologie, d’étiologie ou de pathologie, pourrait les aider à éviter le syndrome de l’étudiant en médecine et ses signes généraux.
Les étudiants doivent alterner études et délassement durant le long cursus afin d’éviter le stress et la dépression. Ils doivent aussi apprendre comment se tenir face aux contraintes temporelles. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont la possibilité d’améliorer les conditions de travail de ces étudiants menacés de maladie mentale ou de réduire le temps de travail. Il ne faut pas s’intéresser uniquement au traitement des troubles psychiatriques. On doit également encourager les mesures préventives. En outre, la stigmatisation de ce genre de syndrome et des spécialistes qui assurent la prise en charge est à éviter.