Les souvenirs de l’enfance restent toujours gravés dans notre mémoire. Beaucoup de personnes jeunes et adultes désirent vivre éternellement en tant qu’enfant. Elles cherchent le moyen de rester plus longtemps encore dans l’enfance surtout quand cette enfance est heureuse. Certaines personnes, majoritairement des hommes, préfèrent encore vivre en mode enfant malgré leur âge adulte. Elles ont une sorte de crainte de mener une vie d’adulte qui exige de nombreuses responsabilités. Bon nombre d’enfants, souvent de jeunes garçons sensibles ou empathiques, qui sont façonnés par une vie peu contraignante et moins responsable connaissent également une angoisse permanente avant le passage à l’âge adulte. Ce phénomène s’appelle « syndrome de Peter Pan » et concerne souvent les hommes jeunes de 20 ans à 30 ans. Ce nom fait référence à un petit garçon, personnage de Peter Pan, un héros crée par J. M. Barrie qui vit éternellement en tant que tel dans un pays imaginaire. Charmé par la vie enfantine, il n’aspire même pas à vivre dans le monde des adultes. Ce syndrome n’est pas classé comme une maladie mentale, car il n’est pas une pathologie, mais plutôt un ensemble de signes liés à la peur des responsabilités d’adulte ou à l’angoisse de vivre dans le monde des adultes. La personne qui présente ce syndrome ne veut pas quitter l’enfance malgré sa maturité ou son âge adulte.
Les symptômes de ce type de syndrome
Dan Kiley, psychanalyste américain et auteur de l’ouvrage » Le syndrome de Peter Pan » a fait des recherches profondes sur la question. Il a développé le concept de « syndrome de Peter Pan » en 1983. Ce trouble du comportement n’a pas encore fait l’objet d’une reconnaissance vis-à-vis du DSM-5 ou dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique les maladies mentales ou les troubles mentaux.
L’idée maîtresse dont cet auteur s’inspire est que le mode de vie ou la socialisation des enfants influe grandement sur leurs émotions ou leurs caractères. Dan Kiley a affirmé que le manque d’autodiscipline du côté des enfants empêche ces derniers à vivre dans une atmosphère sereine ou d’accepter certaines réalités de la vie.
Il a décrit différents stades d’évolution du syndrome de Peter Pan dans une de ses œuvres. De 12 à 17 ans, on fait face à l’irresponsabilité, l’angoisse et le repli sur soi. Le narcissisme, la misogynie, l’indifférence ou la difficulté de s’adapter au monde extérieur surviennent de 18 à 25 ans. Le début de la manifestation du syndrome est favorisé à l’âge de la puberté entre 26 à 30 ans. Cela se solde par une envie de revivre l’enfance après 40 ans. Les symptômes intéressent indifféremment les deux sexes, mais les garçons et les hommes sont les plus concernés. D’autres chercheurs citent parmi les causes du syndrome de Peter Pan la surprotection des enfants, les pères irresponsables ou absents ne servant de bon modèle aux enfants et les traumatismes de l’enfance. Les facteurs socioéconomiques peuvent également être pris en compte.
La manifestation de ce trouble
Les garçons ou les hommes qui présentent ce genre de syndrome vivent dans l’insouciance et dans une liberté assez excessive comme la vie éternellement enfantine du personnage Peter Pan. Ils ont tendance à procrastiner et cherchent toujours à fuir les responsabilités qui les attendent. À cause du repli sur eux-mêmes, ils ont du mal à exprimer leurs sentiments ou à affronter le monde réel.
Le fait d’être conscient de leur irresponsabilité les pousse à avoir un sentiment de culpabilité. Ils essaient de copier tant bien que mal les pères de famille sans parvenir à en avoir une bonne image. Ils ont parfois une tendance au masochisme et se sentent mal à l’aise dans leurs relations avec les filles ou les femmes. Ils sont, pour la plupart des cas, du côté des pères dénigrés par les mères. La confiance en soi se perd. Par ailleurs, le mal de vivre et les échecs des parents compromettent la santé psychologique des enfants.
Les causes du syndrome de Peter Pan
L’enfance constitue la racine principale du syndrome de Peter Pan. Les différentes étapes de socialisation et les autres facteurs en sont les racines secondaires. L’enfant est déjà capable d’analyser la vie de la famille à laquelle il prend part. Il voit ce qui va et ce qui ne va pas chez ses parents. Pendant que le jeune enfant vit encore avec ces derniers, il capte systématiquement beaucoup de choses sur la vie sentimentale desdits parents et sur la vie de famille en général. Quand rien ne va dans la famille, l’enfant a tendance à dire que c’est le père qui en est le premier responsable. Quand la mère est triste ou malheureuse en amour, il voit que c’est toujours le père qui la fait souffrir ou qui est souvent tenu responsable.
Le constat d’échec ou de défaillance du côté du père de famille pourrait susciter la crainte chez l’enfant. Les dérives comportementales de son père découragent l’enfant à devenir père. De surcroît, la vie préoccupante des adultes ainsi que les habitudes des grandes personnes ne charment pas les enfants qui sont généralement animés du désir fou de jouer et de vivre en toute liberté. Mais également, l’enfant peut se sentir incompris ou inconsidéré de ses parents. Ainsi, il a tendance à se replier sur lui-même.
Les solutions face à l’évolution de ce syndrome
Il n’existe pas de traitement officiel du syndrome de Peter Pan, car il n’est pas classifié parmi les troubles dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Toutefois, les spécialistes en troubles mentaux peuvent faire un diagnostic à la lumière des signes ou des symptômes repérés afin d’aider la personne atteinte de ce syndrome à s’en sortir.
L’approche et les moyens psychologiques habituels pour guérir les troubles mentaux classifiés peuvent être mis en œuvre dans le cas de syndrome de Peter Pan. Il s’agit notamment d’une consultation, de diagnostic suivi d’une thérapie individuelle et familiale si besoin, d’une psychothérapie et autres moyens d’accompagnement. La thérapie du couple peut également trouver application lorsque le syndrome de Peter Pan affecte la vie du couple.