Au final, le but de l’approche empathique n’est pas vraiment d’aimer une personne, encore moins la changer ou la manipuler. Elle vise plutôt à ce que l’on ait une vie meilleure avec peu de violence. Autrement dit, on cherche d’abord à comprendre au lieu de lancer tout de suite des accusations. L’approche empathique vise également à nous apprendre à avoir de l’auto empathie. En effet, nous pouvons appliquer cette pratique qui consiste à chercher à comprendre les autres et ce qu’ils ressentent sur nous-mêmes. L’approche par l’empathie nous permet aussi de gagner en estime de soi. Nous pourrons alors avoir une meilleure image de nous-mêmes en nous regardant et en regardant les autres avec de la positivité. Alors, pour que nous puissions développer de l’empathie ou l’approche empathique, voici des exercices très intéressants qui vont nous permettre d’être plus ouverts à l’écoute et à l’observation empathique.
Passer du global au spécifique
Ici, l’objectif de l’empathie est de repérer les atouts d’une personne ainsi que les défauts que nous n’apprécions pas chez elle. On doit se poser les questions suivantes : « qu’est-ce que j’aime chez cette personne ? Qu’est-ce que je n’apprécie pas chez elle ? Quelle en est sont les raisons ? Ou de mon être suis-je touché ?
Cesser de juger et décrire objectivement les comportements
La communication non violente, un concept fondé par Marshal Rosenberg, est caractérisée essentiellement par la capacité d’observer sans juger. En effet, lorsque nous observons dans l’approche de l’empathie, nous décrivons les faits sans juger comme le ferait une caméra qui enregistre un évènement. Or, la plupart d’entre nous sont incapables d’observer sans évaluer ce qui se produit devant nous. Observer sans juger est une qualité que l’on retrouve rarement chez l’humain.
Si nous projetons en tête certaines images bonnes ou mauvaises / excessivement ceci et cela, etc., nous nous détournons de la réalité et nous ne voyons que des images négatives. Or, observer, c’est se focaliser uniquement sur des faits. Observer consiste aussi à répéter exactement les dires de l’autre personne sans juger, sans supposer et sans diagnostiquer. C’est par exemple le cas lorsque nous disons d’une personne qu’elle est en colère. Nous faisons alors une traduction des faits qui n’est pas neutre.
Sachez qu’en émettant un jugement, nous cherchons à contrôler notre entourage en nous servant de leur sentiment de culpabilité ou bien en réunissant d’autres individus à adhérer à notre perception des faits.
Passer du permanent au relatif
Lorsque nous nous faisons une idée toute faite et inchangée d’une personne : « elle se comporte tout le temps ainsi, elle n’est jamais ceci, là, on reconnaît ses marques, etc. », alors nous nous restreignons à une vision de la personne qui n’atteint pas sa globalité. Autrement dit, nous la disposons dans une case.
Pourtant, lorsque nous relativisons dans les propos que nous tenons, nous ouvrons et élargissons le couloir vers davantage de liberté à tel point qu’il est possible de sortir de la case mentionnée précédemment. Nous dirons alors : « elle se comporte de cette manière lorsqu’elle fait face à ce genre de situation ; la semaine dernière, elle a agi comme cela, etc.).
Passer outre l’étiquetage et analyser les besoins
Communiquer selon le concept de Marshal Rosenberg (communication non violente) suppose de chercher la source de satisfaction dissimulée derrière le fait de juger afin de mettre en valeur l’empathie. En effet, les besoins ne sont autres que notre vie qui cherche à s’exprimer. Généralement, personne n’émet de jugements sur le plan moral. En revanche, tout le monde se demande si les actes et les paroles apportent réellement la vie.
C’est ainsi que le fait de passer outre un étiquetage : « elle est indigne / égoïste / insupportable / etc. pour chercher à comprendre les besoins réels de la personne : « S’il est comme cela, c’est la preuve que cela lui sert ou lui procure des choses qu’il désire et lui permettant d’apporter satisfaction à un de ses besoins ». Très souvent, les stratégies mises en œuvre dans la quête de satisfactions aux besoins sont inefficaces si bien que cela induit à la communication violente. Cette forme de communication se manifeste par la vantardise, la médisance, la critique et la culpabilité.
Lorsque nous faisons preuve d’empathie avec notre interlocuteur, nous nous mettons à l’écoute de ses sentiments. Par conséquent, nous avons la possibilité de percevoir certains besoins enfouis en lui qui n’ont pas été satisfaits. Selon Marshall Rosenberg, ci-après quelques-uns des besoins essentiels de toute personne qu’elle soit enfant, adolescente, adulte ou personne âgée :
Il y a tout d’abord le besoin d’être autonome. Il s’exprime par la possibilité de choisir nos rêves, choisir nos objectifs à atteindre, mais aussi choisir nos valeurs et choisir les manières qui vont nous permettre de les atteindre.
Ensuite, le besoin de célébrer : la célébration de la vie et des réalisations qui nous rendent fiers, mais aussi celle de nos pertes et deuils.
Il y a également le besoin d’être intègre. Notre intégrité nous rend créatifs, authentiques et nous fait gagner en estime de nous-mêmes.
Marshall Rosenberg n’a pas omis de mentionner le besoin d’interdépendance qui rassemble les quêtes de la confiance, l’amour, l’honnêteté, la considération, et le fait de s’accepter et accepter les autres, s’apprécier et apprécier les autres, appartenir à un groupe.
Il y a aussi la nourriture du corps qui regroupe aliments, eau, sports, repos, etc.
Puis, notre besoin en jeu. Nous l’exprimons en nous amusant, en riant, ou avec des expressions artistiques.
Enfin, un dernier besoin qui est celui de la communion d’esprit. Ses éléments sont la beauté, l’ordre et la paix, ainsi que l’harmonie.
Tourner la page des ressentiments et construire une relation
Le but de la communication violente est de nous inciter avant tout à communiquer. L’objectif n’est pas toujours d’établir un lien d’amitié avec notre entourage, mais plutôt de s’habituer à avoir une vision plus affinée des autres lorsque nous établissons une relation avec eux. Ce concept de Marshal Rosenberg nous fournit les outils nécessaires pour communiquer avec empathie avec des personnes avec qui nous avons des différends au lieu de les éviter ou les critiquer.